Page:Oliphant - La Ville enchantee.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
LA VILLE ENCHANTÉE

mentais pas. Il n’y avait rien, rien à voir, et c’était là, du reste, ce qui m’accablait le plus. Mais à quoi bon attirer sur de tels détails la réflexion de ces âmes simples ? Il n’y avait rien, je n’avais rien vu. Je ne les trompais pas en parlant ainsi.

Pendant tout ce temps-là, Lecamus avait gardé le silence. En me relevant, je l’avais confusément aperçu qui remettait la lanterne à l’endroit où il l’avait prise. Revenu tout à fait à moi, je le voyais maintenant d’une façon plus distincte. Il s’était assis sur un banc contre le mur. Calme et sans donner aucune marque de cette agitation finissante qui allait s’apaisant dans mes veines comme les dernières vibrations d’une harpe, il était assis, la tête basse, les yeux fichés en terre, l’air déçu et découragé. Je me levai, aussitôt qu’il me parut que ma dignité me