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LA VILLE ENCHANTÉE

trine, et je sentais mon sang courir furieusement dans mes veines. On pense bien que je résistai de toute ma volonté à cette exaltation morbide. Peu à peu, la nuit déclinant, j’eus plus d’énergie à me défendre. Résolument, je tournai le dos, pour ainsi parler, à ces souvenirs et je me dis à moi-même, avec une fermeté croissante, que toutes les sensations ne peuvent venir que des sens. Toutes ces impressions, qui sans cela seraient inconcevables, devaient avoir leur explication dans quelque désordre nerveux. Pour peu qu’on la mette sur la voie, la science a réponse à tout. Quelque mauvais tour, évidemment, que m’aura joué mon système nerveux trop affiné. Plus la sensibilité est vive et délicate, plus aussi l’on est exposé aux désordres de ce genre. Au demeurant, tenons-nous bien et évitons d’exaspérer ces