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LA VILLE ENCHANTÉE

chanson de notre rivière, mais sans voir autre chose qu’une brume épaisse. Je ne m’aventurai point à regarder plus loin, par-delà les murs. À quoi bon ? Il n’y avait rien, rien du tout. Je le savais bien. Néanmoins je jugeai plus sûr de ne pas donner le moindre prétexte aux fugues de mon imagination, et de brider l’activité décevante de mon système nerveux. Ce brouillard ne m’accablait que trop déjà. Mille terreurs indéfinies grouillaient dans l’air. Par moments, mon cœur se remettait à battre les champs. Du reste, tout était parfaitement calme, comme un cimetière. Les mots que j’avais entendus plusieurs fois ces derniers jours me revenaient à la pensée : « C’est plus qu’il n’en faut pour que les morts sortent de leurs tombes. » Le dicton bizarre ! C’est nous, plutôt, nous les vivants qui sem-