Page:Oliphant - La Ville enchantee.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
58
LA VILLE ENCHANTÉE

blons aujourd’hui emprisonnés dans une tombe !

Enfin, une vague blancheur s’insinua parmi les ténèbres. Derrière une nuée transparente qui se déroulait lentement, je vis se dessiner la rivière et les prairies qui l’avoisinent. Cette vue m’allégea un peu le cœur et je revins sur mes pas dans ce vague crépuscule. La rue commençait à bruire. Un reste d’effroi, un commencement de honte se peignait sur les visages. Des bâillements, des bras qui s’étirent. « Bonjour, monsieur le Maire, vous êtes bien matinal ! — Matinal ! allons donc, leur répondais-je, regardez vos montres ! » Et tous de me dire, les uns après les autres ; « Oui, nous sommes joliment en retard ce matin. Ç’a été tout comme hier. Impossible de se réveiller. » Le père Laserques grommelait, assis sur les degrés de la cathédrale.