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religieux une émulation salutaire. Mais quand cette émulation se change en une rivalité humaine, ou qu’elle suggère une activité charnelle et des moyens peu délicats pour attirer ou re tenir à soi les âmes, est-elle un bien ?

Et si l’on avance, comme on le fait encore, qu’il y a cet avantage dans la variété des congrégations, savoir que chacune possède son don spécial et occupe sa place dans l’œuvre du Seigneur, ne sent-on pas que, supposé que cela fût vrai, il serait bien plus avantageux que tous ces dons, au lieu d’être isolés les uns des autres et de n’être utiles que chacun dans sa sphère particulière, fussent tous réunis et agissent tous en commun pour l’utilité commune ? Dieu, sans doute, peut utiliser le mal, et il le fait sans cesse ; mais quel bien peut-il y avoir dans la séparation de ce qu’il avait uni et dans le renversement de son ouvrage ?

Il n’est pas rare non plus d’entendre affirmer que cette division ne provient que d’une volonté obstinée et qu’il suffirait d’une persécution violente pour fondre ensemble tous ces éléments divers. — De tels propos révèlent évidemment peu d’intelligence du mystère d’iniquité et de la puissance persévérante qui en poursuit l’accomplissement. Et quant à l’effet de la persécution, il est possible qu’elle ébranlât des opinions mal établies et aussi qu’elle produisît un développement d’amour fraternel entre les chrétiens divisés. Mais de là à l’abandon de convictions fortes et dans lesquelles la conscience est engagée il y a loin : et la persécution ne peut pas