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Et quant aux corporations religieuses qui se sont formées en dehors des églises de peuples, pour éviter soit le mélange avec le monde, soit seulement le gouvernement de l’État, ne sont-elles pas aussi elles-mêmes divisées en un nombre toujours croissant de fractions diverses de l’église ?

De plus, tout ce qui, dans le principe, unissait les croyants les divise aujourd’hui. Les différentes idées qu’on se fait de l’église, le culte, le ministère, le baptême, la cène sont tout au tant d’occasions de division ; et cette division des vrais chrétiens eux-mêmes se répand et s’établit dans toutes les contrées où s’établit l’Évangile, en sorte que partout la désunion s’introduit, subsiste, s’enracine et ne fait que grandir.

Ne disons pas, comme on le fait souvent, pour justifier cet affreux désordre, que ces diverses corporations sont les divers corps d’une même armée. Dieu n’a pas établi une armée divisée en plusieurs corps opposés les uns aux autres. Il a établi l’église ; répartie, il est vrai, dans une multitude de réunions locales, mais qui renfermaient chacune tous les chrétiens de leurs localités respectives ; assemblées unies, toutes entre elles par une même foi et un même culte et formant, par leur totalité, l’église, le corps de Christ sur la terre. Il y a un seul corps (Éph. IV, 4), et non plusieurs corps.

On entend aussi assez fréquemment soutenir que la diversité d’églises est un bien plutôt qu’un mal, en ce qu’elle entretient entre les divers corps