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gneur ; et par la consolation du Saint-Esprit elles se multipliaient. » Et ceci se passait au moins trois ans après la conversion de Paul, qui, après avoir rendu témoignage à Christ à Damas, était allé en Arabie, avait repassé à Damas, et n’était revenu à Jérusalem que trois ans plus tard, comme il l’écrivait aux chrétiens de Galatie (Gal. I, 18). Puis, ce ne fut que quatorze ans après qu’eut lieu la conférence de Jérusalem. Or les églises, qui étaient déjà nombreuses quatorze ans auparavant, avaient sans doute eu le temps de se multiplier encore. Aussi lisons-nous dans Act. XV, 41, que Paul, quelques jours après son retour de Jérusalem à Antioche, « traversa avec Silas la Syrie et la Cilicie, affermissant les églises, » et dans Act. XVI, 5, que « les églises s’affermissaient par la foi et croissaient en nombre chaque jour. » Du reste, la conférence de Jérusalem, dans sa réponse aux fidèles d’Antioche, s’adresse non-seulement à eux, mais aussi « aux frères d’entre les gentils en Syrie et en Cilicie » (Act. XV, 23). Et ces chrétiens de Syrie et de Cilicie, dont s’occupait avec tant d’intérêt la conférence de Jérusalem, leurs conducteurs n’y furent pas même convoqués. On y fit tout sans eux, de même que sans les conducteurs des autres églises. Et on appelle cela un concile ! Quelle inconcevable distraction, et prolongée pendant tant de siècles ! Oh ! puissance de la tradition, de la routine et du préjugé religieux !

Non, cette réunion de Jérusalem ne ressemble en rien à ce qu’on est convenu d’appeler un concile. C’était une simple conférence, dont le but était de savoir si les apôtres et les saints de Jérusalem approuvaient la doctrine que des docteurs de Judée étaient allés débiter à Antioche. Aussi nous prenons acte de cette conférence pour en convoquer aussi entre nous lorsqu’elles peuvent être utiles, mais sans oublier que nous ne possédons pas au milieu de nous la présence et l’autorité des apôtres pour prononcer avec infaillibilité, comme ce fut le cas à Jérusalem.