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Note B.

Quoiqu’un témoignage de renégats ne mérite pas une grande confiance, il est néanmoins intéressant de lire ce que le païen Pline le jeune, proconsul en Bithynie tout au commencement du deuxième siècle, écrivait sur les chrétiens à l’empereur romain Trajan, d’après les réponses de quelques apostats. Voici ce passage d’après la traduction de Sacy : « Ils (les susdits apostats) assuraient que toute leur faute ou leur erreur avait consisté uniquement en ce que, à un certain jour marqué, ils s’assemblaient avant le lever du soleil, et chantaient entre eux, tour à tour, des cantiques à Christ comme à un dieu ; qu’ils s’engageaient par serment, non à quelque crime, mais à ne commettre ni vol, ni rapine, ni adultère, à ne point manquer à leur promesse, à ne point nier un dépôt ; qu’après cela ils avaient coutume de se séparer, et ensuite de se rassembler pour manger en commun des mets innocents »[1].

Affirmabant autem hanc fuisse summam vel culpæ suæ, vel erroris, quod essent soliti stato die ante lucem convenire, carmenque Christo, quasi deo dicere secum invicem, seque sacramento[2], non in scelus aliquid obstringere, sed ne furta, ne latrocinia, ne adulteria committerent, ne fidem fallerent, ne depositum appellati abnegarent ; quibus peractis morem sibi discedendi fuisse, rursusque cœundi ad capiendum cibum, promiscuum tamen, et innoxium.


Impr. Ramboz et Schuchardt.
  1. Lettres de Pline, Livre Xme, Lettre 97me.
  2. Nous trouvons ici la confirmation de la signification du mot sacramentum. Voir page 8, la note.