Page:Ollivier-Beauregard - Kachmir et Tibet.djvu/106

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ces textes ainsi confrontés sont pris, quant au fait spécial qui nous occupe, comme instrument de critique historique. Ils sont d’ailleurs entre eux en parfaite concordance, tant sur le fait en lui-même que pour l’époque à assigner à son existence.

Sans donc nous livrer ici à une analyse comparative dont les détails pourraient sembler oiseux, nous pouvons en toute sûreté de conscience résumer dans les termes suivants les faits qui ressortent de l’ensemble des documents que nous avons fait connaitre :

Au douzième siècle avant notre ère, un empire des Huns existait déjà. Par son étendue de l’est à l’ouest, il embrassait toutes les contrées comprises entre les frontières occidentales de la Chine et les frontières occidentales du Kachmir. — Peut-être même sa limite occidentale atteignait-elle des contrées plus reculées dans l’Ouest. — Vers cette même époque, cet empire eut, entre autres chefs, un prince, que les Mémoires de Hiouen-thsang nomment Kanichka et que nous retrouvons parmi les rois de Kachmir de la seconde période. Redouté de tous ses voisins, ce prince exigeait d’eux des otages comme témoignage et garantie de leurs bonnes dispositions à son égard. Les Chinois, ses voisins d’Orient, lui livrèrent des otages, et Kanichka interna ces otages dans le voisinage de sa province du Kachmir.

Le texte fourni par Hiouen-thsang renferme d’autres enseignements, nous y reviendrons ; mais avant d’aller plus loin, constatons que les otages fournis par la Chine à Kanichka et que Kanichka interna dans le voisinage du Kachmir, ne pouvaient venir de la Chine au prince tartare que par les frontières occidentales de la Chine, qui sont en effet à l’ouest du Houang-Ho, fleuve Jaune ; que ces otages étaient ainsi originaires des provinces frontières de l’ouest de la Chine et notons, pour nous en servir plus tard, les noms et la position géographiques de ces provinces occidentales de la Chine.

Les frontières occidentales de la Chine relèvent aujourd’hui