quintuple union avec les cinq Pândavas (fils de Pandou[1]).
Moins complaisant que le commentaire moderne, qui accompagne les écrits de Marco Polo, le Mahâbhârata ne dit point comment, dans l’antiquité indienne, s’alternait le service des caresses maritales auprès des femmes polyandres, il ne parle ni de pantoufles ni de lances en vigie de discrétion ; mais, sans laisser soupçonner qu’aucun des maris ait jamais chômé de bonheur, il adapte un fils à chacun d’eux avec des expressions de parfaite certitude qui, si le Mahâbhârata dit juste, font rêver pour la régularité[2] du service auprès des femmes polyandres, de l’usage de méthodes circonstancielles dont le secret nous échappe.
Le Mahâbhârata affirme que Draâupadi a donné, exactement et en suivant l’ordre de primogéniture de ses cinq maris, un fils à chacun d’eux. Elle eut Prativindhya de Youdhishthira, Soutasoma de Bhîmasêna, Çroutakarman d’Ardjouna, Çatanika de Nakoula, et enfin Croutasèna de Sahadèva[3].
Sans sortir de la famille de Pandou, nous trouvons encore deux femmes polyandres. Ce sont les femmes de Pandou lui-même : Kounti et Mâdrî.
Pandou, l’époux titulaire de ces deux princesses ; Pandou, le pâle ou le lépreux — son nom a cette double signification — avait été frappé d’impuissance par le fait de la malédiction d’un brahmane qu’il avait offensé, et les cinq fils dont il fut le père nourricier sont l’œuvre de cinq lieutenants que, dans leur bienveillance pour sa maison, les dieux prirent soin de mettre en temps utile au service des deux princesses, ses femmes.
IX
Par circonstance et pour compléter ici l’histoire assez originale de la belle Krichnâ Draâupadi, je dois ajouter qu’elle