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du Mahâbhârata fut contemporain de l’auteur du Ramayana, et Langlois écrit à ce propos : « Valmiki, dit-on, fut invité à célébrer en vers la querelle des Pândavas et des Côravas, comme il avait chanté les hauts faits de Rama ; il s’y refusa. Pârâsara et Vyâsa, son fils, essayèrent quelques vers. Ceux du fils furent approuvés, et Vyâsa devint le chantre des Pândavas. Cette anecdote est un conte fondé sur un anachronisme, car on fait Valmiki contemporain de son héros, et Vyâsa n’a pu vivre que plusieurs centaines d’années après lui. »

À ce compte, le Mahâbhârata serait du douzième siècle avant l’ère vulgaire.

William Jones, dans la préface de la traduction des Lois de Manou, fait descendre à 700 ans environ l’antériorité du Mahâbhârata sur l’éclosion de l’ère moderne.

Pour lui, les Lois de Manou sont de treize siècles antérieures à notre ère, et les Purânas, dont le Mahâbhârata fait partie, sont venus 600 ans après les Lois de Manou[1]

Eugène Burnouf ne fixe point de date à l’antique composition du Mahâbhârata, mais au premier volume de sa traduction du Bhâgavata-Purâna (Préface, p. xiv), il dit que « le Mahâbhârata est un recueil de récits consacrés par la tradition » ; et plus loin (p. xxxii), il ajoute que « le Mahâbhârata rappelle les premiers âges de la société indienne. »

Ce sont là des attestations qui relèguent dans la plus lointaine antiquité de l’histoire des Aryas-Hindous la pratique, un instant assez active, de la polyandrie.

Enfin, M. Ph.-Éd. Foucaux, qui a traduit onze épisodes du Mahâbhârata, et qui l’a étudié dans toutes ses parties, tient pour certain que, « tel qu’il nous est offert aujourd’hui, le Mahâbhârata a précédé notre ère de plusieurs siècles ».

Il n’y a donc, chez les autorités les plus considérables et aussi les plus compétentes, aucun doute sur le fait que le Mahâbhârata « tel qu’il nous est offert aujourd’hui, a précédé notre ère de plusieurs siècles ». Il est de plus avéré, ainsi

  1. Préface, p. xi.