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Klaproth, dans ses Tableaux historiques de l’Asie, ne fait aucune allusion aux Dardis quand il y parle du Tibet et du Kachmir ; mais l’itinéraire du Kachmir au Tibet que contient le second volume du Magasin asiatique[1], publié en 1826, signale les Dardis comme gens à craindre et dangereux[2], et, sur la carte de l’Asie centrale[3] qui parut dix ans plus tard, dressée sur les plans levés par ordre de l’empereur de Chine Khian-Loung, les versants septentrionaux des montagnes qui gisent au nord du Kachmir sont, par Klaproth, affectes aux Dardis.

Au Congrès international des sciences ethnographiques, en 1878, le docteur Leitner, de Lahore, a signalé de son côté à l’attention de ses nombreux auditeurs les Dardis, qui, à l’en croire, ont dû, à des époques qu’il n’a pas précisées, occuper le vaste territoire comprenant tous les pays situés entre Kaboul, le Badakhshan et le Kachmir. Ce serait, dit le docteur Leitner, un triangle ayant pour base Peshawer[4].

Enfin le colonel Prjévalski, dans son livre Mongolie et pays des Tangoutes, parle aussi des Dardis, dont il orthographie le nom Daldis[5] et voici le portrait qu’il nous fait du type Daldis[6] :

« Les Dâldis ressemblent beaucoup plus aux mahométans[7]

  1. Magasin asiatique ou Revue géographique et historique de l’Asie centrale et septentrionale, par J. Klaproth, 2 vol. in-8o, 1825-1826.
  2. Klaproth, Magasin asiatique, t. II, p. 5.
  3. Carte de l’Asie centrale, dressée d’après les cartes levées par ordre de l’empereur Khian-Loung, par les missionnaires de Pe-King, et d’après un grand nombre de notions extraites et traduites de livres chinois, par M. J. Klaproth, 1836.
  4. Congrès international des sciences ethnographiques tenu à Paris en juillet et octobre 1878, 2e période, p. 615.
  5. Les Chinois n’ont pas l’articulation R, ils la remplacent par l’articulation L.
  6. N. Prjévalski, Mongolie et Pays des Tangoutes, traduit du russe par G. du Laurens. Paris, libr. Hachette et Cie, 1880.
  7. Ce n’est pas là une appellation ethnique, pas plus que la dénomination de Kafirs appliquée aux Tibétains. Un musulman est un sectateur de l’islam et kafir signifie infidèle ; c’est la qualification que les musulmans don-