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qu’aux Chinois. Ils vivent sédentairement et sont agriculteurs.

« Leur visage est plat et à pommettes saillantes, leurs yeux et leurs cheveux sont noirs. Les hommes se rasent la barbe et la tête, mais portent la queue comme les Chinois. Les jeunes femmes réunissent leurs cheveux sur la nuque et se revêtent avec une sorte de parure en cotonnade de forme carrée. Les femmes âgées ne font pas usage de cette coiffure, mais disposent leurs cheveux en tresses tombant sur les épaules. L’habillement des deux sexes est le même que celui des Chinois avec lesquels ils vivent. Leur religion est le bouddhisme… Les Mongols disent des Daldis qu’ils sont de mauvaises gens et de petits esprits. »

C’est dans la province mongole de Han-Sou ou Kan-Sou que le colonel Prjévalski a rencontré les Daldis.

Cette province de Han-Sou ou Kan-Sou[1] est, par rapport au Kachmir, plus élevée dans le nord de 6 degrés environ, soit 150 lieues en ascension directe, avec un éloignement oblique vers l’est de plus de 20 degrés, soit 500 lieues.

Le colonel Prjévalski avertit d’ailleurs ses lecteurs qu’il n’a pu se procurer sur cette race aucun renseignement particulier[2]. C’est là une circonstance regrettable.

Apparentés par leur nom, les Daldis du colonel Prjévalski et les Dardis de M. de Ujfalvy s’offrent à nous avec des traits absolument disparates. Ceux-ci sont Aryas, ceux-là sont Mongols, et le résultat de l’enquête à laquelle je vais me livrer sera de faire des uns ou des autres des Dardis d’exil, des Dardis vaincus et transportés ; en définitive, un produit de valeur historique sans doute, un produit qui pour des études spéciales pourra, par sa présence ici ou là, indiquer

    nèrent aux Tibétains, qu’ils ne purent ni soumettre ni convertir à leur foi religieuse.

    Kafiristan veut dire tout simplement : la contrée des infidèles, par rapport aux musulmans.

  1. La prononciation aspirée de la première syllabe prête à ces deux transcriptions han ou kan une égale valeur.
  2. Mongolie et pays des Tangoutes, chap. ix, p. 173.