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Les Dardis étant les Darada des auteurs sanscrits, les Daradai des géographes et des historiens grecs et les Daradæ des géographes et des historiens latins, si je parviens à établir la position première des Darada en pays mongol, j’aurai prouvé que les Dardis sont, par origine, des congénères des Massagètes sur les anciens territoires de qui nous trouvons aujourd’hui quelques familles dardis.

Je vais produire, pour faire cette preuve, un témoignage qu’un bouddhiste dirait émané du Bouddha lui-même, et dont, moi, je reporte les bénéfices aux historiens du Bouddha[1]. C’est plus modeste, mais plus exact.

Le Rgya Tch’er Rol Pa, ou « Développement des Jeux », contient l’histoire du Bouddha Çakya-Mouni.

Sous ce titre, cet ouvrage est la version tibétaine de l’original sanscrit du Lalita vistâra.

M. Éd. Foucaux a traduit ce livre et il a accompagné sa traduction d’un commentaire perpétuel.

Le contenu de ce livre passe pour être la parole même du Bouddha, recueillie par Ananda, son cousin, alors auprès de lui à Çravasti, capitale du royaume du Kôçala (l’Aoude actuel), en compagnie d’un grand nombre de bhikchous[2] ou disciples attachés au Bouddha.

Le chapitre X du Rgya Tch’er Rol Pa est tout entier consacré à faire connaître les conditions extraordinaires dans lesquelles le Bouddha, encore enfant, prit sa première et suffisante leçon d’écriture.

C’est le texte d’une récitation impromptue, que fit alors le Bouddha, que j’ai besoin d’invoquer ; il convient donc d’éclairer la scène et de préciser ce texte. Nous sommes chez Viçvamitra[3] le professeur spécial préposé à cet enseignement de l’écriture[4].

  1. La rédaction sanscrite supposée recueillie de la bouche du Bouddha lui-même est le vénérable Soûtra du grand Véhicule appelé Lalita vistara (Ph.-Éd. Foucaux, Rgya Tch’er Rol Pa, 2e partie, p. 403).
  2. Bhikchous, nom général des religieux bouddhistes.
  3. Viçvamitra, l’ami de tous.
  4. Rgya Tch’er Rol Pa, chap.  x, p. 120 et suiv.