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8o Que la prostitution est et a toujours été en Asie, comme en Europe, une pratique dégradante et marquée d’infamie ;

9o Que les devoirs de l’hospitalité obligent les dames, chez quelques peuplades de l’Asie centrale, à pourvoir, envers l’hôte reçu, à des soins qui contrastent si bien avec nos habitudes européennes, qu’il y a lieu à méprise pour l’hôte à qui s’appliquent ces soins, s’il est insuffisamment préparé ;

10o Que, chez quelques tribus ou peuplades de l’Asie, les hommes n’attachent pas à la virginité des femmes qu’ils doivent épouser la haute estime que nous en faisons ;

11o Que dans l’Inde brahmanique les ménages sans enfants sont autorisés par les lois de Manou à se réclamer, pour combler ce déficit de famille, des complaisances intimes d’un collatéral notoirement prolifique ;

12o Que les bayadères et les almées sont, dans toute l’Asie, indique et musulmane, des classes de femmes hors cadre social, faites aux yeux de tous pour le plaisir des sens et l’agrément de l’intimité brutale.

De grands développements peuvent être donnés à chacune de ces questions, qui, pour la plupart, ont une portée historique de l’ordre le plus élevé ; mais, dans les conditions où elles se sont produites, j’ai dû, le plus souvent, me borner à de simples indications, estimant d’ailleurs, si mes observations ont la faveur de provoquer des éclaircissements contradictoires, que j’aurai au moins bien mérité de ma conscience. »