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les provocations de notre savant collègue, il est quelques-unes des objections qu’il a soulevées, il est telles de ses critiques auxquelles je ne répondrais pas, parce que je les tiens pour si secondaires et si notoirement mal fondées, que le redressement que j’en dois faire, aussi succinct que je le puisse établir, nous prendra, à moins de n’en rien dire, plus de temps qu’elles ne méritent.

II

En tête de ses objections, et comme pour me dire que je ne connais pas même le premier mot de ce dont j’ose parler, M. Girard de Rialle a placé cette critique : « Vous avez dit Dardi, c’est Dardou qu’il faut dire, comme on dit Hindou. »

J’avoue que j’avais tout bonnement accepté de nos devanciers : Abel-Rémusat, Klaproth, Langlois[1], Troyer et des voyageurs modernes, Ujfalvy, Prjévalski, le mot Dardi, sans m’informer s’il est ou non une expression de quintessence ethnographique ; et dans ma bonhomie, je me croyais, sous ce rapport, derrière mes gigantesques patrons, bien à l’abri de toute imputation fâcheuse.

L’observation de M. Girard de Rialle a excité ma curiosité et je vais montrer à notre savant collègue qu’il eût eu un grand avantage à ne pas faire sur ce mot : Dardi, de l’érudition transcendante.

On doit dire Dardou, comme on dit Hindou : ainsi parle M. Girard de Rialle.

Évidemment, si mon contradicteur trouve, dans cette phrase brève et sèche, la satisfaction de ses appétits scientifiques, c’est qu’il voit une corrélation légitime entre Hindou et Dardou. Je ne peux m’expliquer sa préférence qu’à cette condition, et alors je me demande sur quoi repose cette cor-

  1. Vérification faite depuis la lecture de ce mémoire, je trouve que Langlois dit : Durds et non Dardis.