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tesse qui font honneur au nom français. L’histoire cons­tate que c’est Constance, femme du roi Robert et fille de Guillaume, comte de Provence, qui introduisit les belles manières à la cour de France, en l’an mille. Plus d’une de celles qui tremperaient peut-être aujourd’hui leurs doigts roses dans de simples encriers, n’en étaient pas moins séduisantes pour cela, s’il faut en croire les chroniqueurs et les historiens ; et tout en mettant au monde des citoyens, elles savaient faire de leurs fils de preux chevaliers. Je doute fort que les réquisitoires de M. d’Aurévilly eussent été bien reçus par les hommes de ces temps-là.

Voici quelques-unes des phrases que ce preux des temps modernes consacre aux femmes d’aujourd’hui :

« La femme bas-bleu est une virago de l’intelligence, chez laquelle l’hypertrophie cérébrale déforme le sexe et produit la monstruosité. »

« Ces dames m’obsèdent, m’excèdent et ne me possè­dent pas. »

Mme Sand, notre grande et illustre Mme Sand, ne trouve même pas grâce auprès de lui. Dans la critique de l’Autre, il dit : « Mme Sand, ce grand préjugé ! »

J’ai en vain cherché le sens de ce mot à effet. La vérité a des accents plus simples, et il serait à désirer que tous les préjugés eussent la même valeur. Plus loin, il dit : « la presse s’est enfin montrée énergique contre ce préjugé, je l’en félicite, elle est enfin sortie de l’orbe du jupon, du jupon fascinateur que cette femme a mis