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Page:Olympe Audouard Conference M Barbey-d'Aurévilly 1870.djvu/14

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Car il continue ainsi :

« Ah ! Mme Sand a beaucoup marché depuis son âge mûr, par ce temps où s’appellent des abîmes qui sont des cloaques. »

« Mme Sand, je l’ai connue lavant, non pas sans poésie, avec ses belles mains qui avaient encore des places pures, des assiettes à fleurs, chez J.-J. Rousseau ; mais elle a quitté Rousseau pour Chaussier, et ce n’est plus à présent que les plus horribles pots du matérialisme qu’elle tor­chonne dans l’immoralité. »

Cela continue ainsi, dans ce style que vous voyez, six colonnes durant… Certes, ces articles-là ne tromperont per­sonne ; mais je ferai observer à M. Barbey-d’Aurévilly, que la haine corse qu’il paraît avoir vouée à un des grands écrivains de la France donne une mauvaise opi­nion de son sentiment littéraire. Ce n’est pas impuné­ment qu’on écrit de pareilles choses sur une femme comme Mme Sand, et un homme du monde comme M. Bar­bey-d’Aurévilly aurait dû le comprendre.

Certes, ni la personnalité de Mme Sand, ni son immense talent ne sauraient être atteints par des attaques aussi injustes que peu courtoises, et je sais qu’il serait presque ridicule de ma part de vouloir y répondre. Mais comme femme, j’ai bien le droit de protester contre ce reproche d’immoralité que lui adresse notre critique en démence. Non, le drame de l’Autre n’est pas immoral, je dirai plus, et ici c’est ma conscience qui parle, dans cette œuvre, Mme Sand s’est élevée à la plus haute, à la plus pure des morales, la morale chrétienne et divine. Non,