Page:Olympe de Gouges - Le Mariage inattendu de Chérubin.djvu/11

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moyens d’obtenir quelque ſuccès. Comme j’ai créé tous mes ſujets, excepté celui de Chérubin, j’avois des droits aux ſuffrages qu’on ne refuſe pas à la nouveauté : Zamor & Mirza pourra convaincre le Public de cette vérité ; elle a été reçue à la Comédie Françaiſe avec acclamation ; M. Molé, quoiqu’il fut rebattu de ce Drame, ne put le lire ſans verſer des larmes, & tout le Comité parut éprouver la même ſenſation ; on a rayé cependant cet Ouvrage du tableau de reception, par le comble de l’injustice ; c’eſt en vain que je me ſuis plaint, perſonne n’a pris part à mon injure. J’ai cru qu’en intéreſſant MM. les Auteurs Dramatiques à ma cauſe, qui devoit être la leur, je pourrois avoir raiſon de ce procédé : quel étoit mon eſpoir ! Ne devois-je pas craindre plutôt que le véritable caractère Français ne fut preſqu’évanoui ? Il n’eſt cependant pas tout-à-fait détruit, puiſque de quarante Lettres que j’ai écrites, j’ai eu quatre réponſes. Ces MM., qui m’ont prouvé avoir le caractère du véritable Homme de Lettres, ſe ſont trop diſtingué pour que je ne les nomme pas : MM. la Harpe, le Marquis de Bièvre, Grouvel & Cailhava : le reſte a gardé un profond ſilence. Je me propoſe d’inſtruire le Public des procédés que la Comédie s’eſt permiſe envers moi, quoique j’euſſe mieux aimé qu’il les ignorât, préférant un