Page:Omar Kháyyâm - Rubaiyât, 1910, trad. Marthold.djvu/22

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3

Ô toi qui te crois sage et blâmes qui s’enivre,
Laisse les durs propos auxquels orgueil se livre,
Penche-toi, pour goûter le calme de la paix,
Vers ceux qu’on humilie et qui n’ont de quoi vivre.

4

Si puissant que tu sois, ne fais peine à personne ;
Que nul n’ait à subir ton ire et ne frissonne.
Si l’amour de la paix éternelle est en toi,
Ne sois pas le bourreau que le blâme chansonne.

5

Puisque nul ici bas n’est sûr du lendemain,
Livre à l’amour ton cœur atteint du mal humain.
Au clair de lune, bois, bois du vin car cet astre,
Demain en nous cherchant, pourrait chercher en vain.