Page:Omar Kháyyâm - Rubaiyât, 1910, trad. Marthold.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


6

Le Koran, Mot suprême, est toute la sagesse ;
On le lit quelquefois, mais le lit-on sans cesse ?
Sur le bord de la tasse un doux texte est gravé
Que, les yeux clos, la bouche épelle avec ivresse.

7

Nos corps d’ivrognes ni le vin ni l’escabeau.
N’avons souci d’espoir ni crainte de fléau ;
Nos âmes et nos cœurs se rient, tachés de lie,
De la terre et du feu, mais plus encor de l’eau.

8

En ce monde il vaut mieux te faire peu d’amis ;
Ne sors pas de toi-même et prends de brefs avis.
Celui-là dont tu crois le bras appui solide,
Examine-le bien et qu’il passe au tamis.