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Les ouvrages de main-d’œuvre et d’industrie, pour l’usage de la nation, lui coûtent sans augmenter son revenu : « Que le gouvernement économique ne s’occupe donc qu’à favoriser les dépenses productives et le commerce des denrées du cru, et qu’il laisse aller d’elles-mêmes les dépenses stériles ».

L’agriculture est l’âme du commerce. Si nous voulons le faire prospérer, attachons nous principalement à rendre l’agriculture florissante ; augmentons le nombre des cultivateurs opulents dans leur état ; c’est entre leurs mains que reposent les revenus de la nation : « Qu’une nation qui a un grand territoire à cultiver, et la facilité d’exercer un grand commerce des denrées du cru n’étende donc pas trop l’emploi de l’argent et des hommes aux manufactures et au commerce de luxe, au préjudice des travaux et des dépenses de l’agriculture ; car préférablement à tout, le royaume doit être bien peuplé de riches cultivateurs. »

L’or qui passe chez les nations étrangères pour ne plus retourner entre nos mains, tombe comme dans un gouffre, et est entièrement perdu pour nous. « Qu’une portion de la somme des revenus, ne passe donc pas chez l’étranger sans retour en argent ou en marchandises. Qu’on évite également, la désertion des habitants, qui emporteraient leurs richesses hors du royaume. »

Il faut fixer, éterniser, si je puis ainsi dire, les richesses et les hommes dans les campagnes ; « que les enfants des riches fermiers s’y établissent donc pour y perpétuer les laboureurs. »

Tout monopole est nuisible même dans la culture des terres, « que chacun soit donc libre de cultiver dans son champ telles productions que son intérêt, ses facultés, la nature du terrain lui suggéreront pour en tirer le plus grand produit possible. »

Les bestiaux rendent par leurs travaux et les engrais qu’ils fournissent à la terre les récoltes plus abondantes, « qu’on en favorise donc la multiplication. »

Les grandes entreprises d’agriculture coûtent en proportion beaucoup moins de dépenses que les petites. « Que les terres employées à la culture des grains, soient donc réunies autant qu’il est possible en grandes fermes exploitées par de riches laboureurs. »

La vente des productions naturelles faite aux étrangers, augmente les revenus des biens fonds, accroît les richesses nationales, attire les hommes dans le royaume, et favorise la population. « Que l’on ne gêne donc point le commerce extérieur des denrées du cru, car tel est le débit, telle est la reproduction. »