Page:Opere inedite o rare di Alessandro Manzoni, volume III, 1887.djvu/40

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d’égal entre ces deux momens, et dont votre rédaction chercherait à me distraire.

Il y a (c’est-à-dire qu’il peut y avoir) des deux côtés croyance, certitude. Vous devez bien affirmer cela pour la réflexion comme pour l’inspiration, à moins que de condamner la première à un doute perpétuel, au scepticisme de fait.

Et quand je dis certitude, j’entends une certitude légitime ; ce que vous devez affirmer aussi, à moins que de condamner la réflexion à ne pouvoir sortir du doute que pour entrer dans l’illusion, dans le mensonge, à moins que d’établir contre la philosophie un scepticisme de droit.

Avec une telle égalité dans ce qui est le plus essentiel, le seul essentiel même, voyons à présent quelle est la différence que vous marquez entre ces deux momens, entre leurs résultats, la différence dont vous partez pour leur assigner deux principes opposés, pour attribuer à l’un et pour refuser à l’autre un droit d’imposer.

C’est une différence d’opération, de génération, si vous voulez. Elle consiste en ce que, dans un cas, l’on est certain après réflexion, dans l’autre, on est certain sans avoir réfléchi.

Quoi ! Celle-là, et pas d’autre ? Celle-là et pas d’autre, au moins que je voie.

Quoi ! ce serait de cela que naîtrait un droit ? un droit d’une intelligence sur les autres intelligences ? Quoi ! l’autorité, quoi qu’elle soit, serait fondée sur cela ? Ce seraient-là ses titres ? Ce serait-là son cachet ? Je conçois à présent que vous soyez si soigneux d’écarter son intervention, son jugement des débats de la philosophie : je ne conçois pas que vous en vouliez de cette autorité, que vous l’admettiez quelque part que ce soit. Quoi ! un homme se croirait le droit de m’imposer des idées, par la raison qu’il y croirait lui, et qu’il n’y aurait pas réfléchi ? Qu’on appelle l’autorité