Page:Opere inedite o rare di Alessandro Manzoni, volume III, 1887.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

un joug avilissant pour la raison, je le trouve bon, si l’autorité est cela ; c’est un joug que je crois avoir, je ne des pas le droit, mais le devoir de rejeter. J’ose même croire que personne n’a jamais prétendu à un tel droit, n’a jamais prétendu exercer une telle autorité. « L’homme » dites vous « appelle révélation l’affirmation primitive. Le genre humain a-t-il tort ? » (1828, 6.e leç., p. 12).

Je suis encore de ceux qui croient que, si le genre humain pouvait avoir tort, personne ne pourrait avoir raison : mais je vous déclare que je ne lui ai jamais entendu dire pareille chose ; je déclare que vous êtes le premier à qui je l’entends dire. Peut-être quelqu’un l’a-t-il dit avant vous, et c’est comme ignorant en philosophie que je ne le sais pas. Mais qu’est ce que j’ignore alors ? Des opinions particulières à coup sûr. Car, ayant tant de fois entendu, tant de fois lu ce mot de révélation, et toujours dans un sens tout à fait différent de celui que vous lui attribuez, il serait par trop singulier que je ne me fusse jamais rencontré qu’avec des exceptions, avec gens qui ne penseraient pas comme le genre humain. Je ne puis croire cela ; et en entendant par révélation toute autre chose que ce que vous appelez affirmation primitive, je crois fermement être avec le genre humain contre vous ; peut-être contre un certain nombre d’hommes ; contre une école qui, en prenant les mots du genre humain, prétendrait qu’il a dû dire par eux autre chose que ce qu’il a voulu dire. En ceci vous pouvez bien prendre le genre humain à partie, mais non à témoin. C’est donc par une nécessité spéciale de la position où vous vous étiez mis, c’est par une contrainte que vous imposait votre système, que vous avez dû employer ici les mots indifférens et insignificatifs de fruit, de résultat ; c’est parce que tout autre mot