Page:Opere inedite o rare di Alessandro Manzoni, volume III, 1887.djvu/67

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Vous voyez ; si dans l’aperception de la vérité il y a des différences ― importantes ou non, les adjectifs ne font rien ici ― ; si dans l’aperception de la vérité il y a différence, il peut, il doit y avoir erreur dans cette aperception, cette aperception est une vue incomplète et partielle des choses, ou, pour mieux dire, il n’y a plus d’aperception de la vérité, plus de spontanéité ; puisque la spontanéité n’est que par vues et autant qu’elle serait au contraire une vue de vérité, une vue complète et universelle des choses.

Et le passage que je viens d’examiner, n’est pas le seul d’où l’on puisse faire sortir la négation logique et nécessaire de toute différence quelconque dans la spontanéité ! Par exemple, elle résulte cette négation non moins rigoureusement, matériellement même, de la réunion des deux propositions suivantes :

« La seule différence de l’individu à l’individu est le plus ou moins de clarté dans la manière de se rendre compte de ces élémens » (1828, leç. 5e, p. 41). « J’appelle spontanéité... ce pouvoir que la raison a de saisir d’abord la vérité, de la comprendre et de l’admettre, sans s’en demander et s’en rendre compte » (leç. 6.e, pp. 14-15).

Certes, ce que vous entendez ici par vérité étant ce que vous entendez là par élémens, et la reconnaissance, l’observation de la vérité, ou, pour ne pas m’enferrer dans des paroles de ma façon, lorsque j’ai si beau jeu avec les vôtres, le s’en rendre compte étant toute la différence, et se trouvant exclu de la spontanéité, la différence, de quelque nature et en quelque mesure qu’on la veuille, ne peut avoir lieu dans la spontanéité.

Faut-il une déclaration encore plus expresse, encore plus formelle ? Je la trouve dans cette même leçon 5.e, à la page qui précède celle que je viens