Page:Opere inedite o rare di Alessandro Manzoni, volume III, 1887.djvu/68

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de citer. « L’identité de la conscience constitue l’identité de la connaissance humaine... Les trois termes de la conscience y forment une synthèse primitive, plus ou moins confuse. Souvent l’homme s’y arrête, et c’est le cas la plupart des hommes : quelquefois il en sort, il ajoute l’analyse à cette synthèse primitive, la développe par la réflexion... et alors qu’arrive-t-il ? L’homme sait mieux ce qu’il savait déjà. Toute la différence possible de l’homme à l’homme est là. »

La main sur la conscience, dites-moi si je ne suis pas autorisé à maintenir mon premier raisonnement, si je n’ai pas le droit de m’appuyer sur votre témoignage pour récuser toute espèce de différence que vous voudriez établir dans la spontanéité.

Ensuite, si, en mettant de côté les hésitations et les inconciliabilités que je viens d’observer dans ce que vous dites de ces différences, je n’examine que ce que vous en dites affirmativement, je n’y puis trouver rien, non seulement de démontré, mais de positif, de concret, rien après tout qui soit convenable à l’usage auquel ces différences seraient nécessaires, je veux dire à l’exercice de l’autorité. Car en quoi consisteraient-elles ces différences ? Dans un plus ou moins de confusion de la synthèse primitive (5.e, p. 40), dans plus ou moins de facilité de la pensée à se faire jour, dans plus ou moins d’éclat, d’énergie (6.e, p. 19). Tout cela n’est ni assez déterminé, ni assez clair, il s’en faut de beaucoup. Je ne vous dirai pas que cela ressemble fort, mais je vous demanderai à vous-même en quoi cela ne ressemble pas à l’idée que vous donnez de la différence qu’établit entre les hommes la réflexion, par ces mots que j’ai déjà transcrits tout-à-l’heure : « L’homme sait mieux