Page:Opere inedite o rare di Alessandro Manzoni, volume III, 1887.djvu/69

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ce qu’il savait déjà ». Si je traduisais par ces mots savoir mieux, avec lesquels vous indiquez la différence naissant de la réflexion, tous ces plus ou moins par lesquels vous indiquez une différence dans la spontanéité, trouverait-on, trouveriez-vous que ce fût abuser des mots ? Et pourtant rien, rien au monde dans votre système doit se ressembler moins que ces deux sortes de différences, différence entre réflexion et spontanéité, et différence dans la spontanéité même. Il y va du tout ; car, si la réflexion survenant dans la spontanéité n’y fait que quelque chose de pareil à ce qui s’y faisait avant elle, toute la distinction entre les deux momens, tout ce qui s’ensuit, toute la machine enfin tombe en même temps. Encore une fois, je ne prétends pas tirer de ce rapprochement et de la ressemblance de ces expressions un avantage définitif, et des conclusions péremptoires ; mais je crois pouvoir dire que les expressions par lesquelles vous voulez donner une idée des différences possibles dans la spontanéité, expressions déjà point du tout claires, incompréhensibles même, à la place où elles sont employées, ayant encore l’inconvénient de paraître synonymes avec d’autres qui, dans le système, doivent signifier quelque chose de tout-à-fait opposé, il devient d’autant plus urgent (même en ne prenant la question que dans ce point unique où je l’ai réduite) de vous expliquer d’avantage. Je vais m’expliquer d’avantage moi-même, sur ce que je viens de dire que ces expressions ne sont pas claires, incompréhensibles même, car je ne voudrais pas avoir l’air d’un chicaneur.

Certes ce n’est pas moi qui prétendrai que plus ou moins de confusion soient des mots qui ne présentent aucun sens. Parlez-moi de confusion ; je vous entendrai toujours à demi-mot ; et je sens si bien ce que c’est, que je serais fort embarrassé à le rendre. Et lorsque