M. Oppert. 2
13. Fit connaître son désir au gardien de la porte :
14. « Gardien de céans, ouvre ta porte !
15. » Ouvre ta porte, pour que j’entre.
16. » Si tu n’ouvres pas ta porte, et que je n’entre pas ;
17. » J’enfoncerai la porte, je briserai les verroux,
18. » Je démolirai le seuil, je franchirai les portes ;
19. » Je ferai échapper les morts sous forme de loups-garoux vivants ;
20. » Et au nombre des vivants s’associeront les morts (aussi ranimés). »
21. Le gardien ouvrit sa bouche et parla,
22. Et exposa ceci à la souveraine Istar :
23. « Sois la bienvenue, Déesse, ne te fâche pas ;
24. » Je veux t’obéir, et en référer à la Reine des grands Dieux. »
25. Et le gardien entra, et dit à Allat :
26. » Maîtresse de céans, ta sœur Istar (veut entrer) ;
27. » Elle méprise la grande défense (de l’Enfer). »
28. Allat, la maîtresse, ouvrit sa bouche :
29. « Nous sommes comme l’herbe coupée, (eux sont) du bronze.
30. » Nous sommes comme la plante fanée, (eux sont comme l’arbre fleurissant ;
31. » Elle m’apporte le courroux de son cœur, le courroux de son foie. »
32. — « Maîtresse de céans, je (ne veux pas me quereller) avec toi,
33. » Je voudrais me manger moi-même comme du pain, je voudrais boire (mon sang) comme des ruisseaux.
34. » Laisse-moi pleurer sur les héros, dont j’ai livré les forteresses,
35. » Laisse-moi pleurer sur les épouses que leurs fiancés ont abandonnées.