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de l’immortalité de l’âme,

émeuvent, et le Maître des Ondes seul y remédie, en envoyant dans l’enfer un être hybride, qui porte le nom de « Renouvellement de la lumière. »

Il annonce à Allat la décision des Dieux qui veulent que Istar reparaisse sur la terre.

La Déesse infernale se venge du messager, en le maudissant ; mais force lui est de rendre la Déesse aux régions célestes.

Les cérémonies exigées à cet égard sont assez difficiles à comprendre pour nous. On ne se rend pas compte du rôle que joue ici le Dieu Anunnaki, ou Anu ; espérons que d’autres documents nous donneront le mot de l’énigme. En tous cas, Istar est rendue aux régions supérieures, non sans regretter qu’elle n’ait pu atteindre son but, de sauver le Dieu Rejeton, et en déplorant la perte antérieurement faite des objets mystiques comme la mort des Magiciens et des Magiciennes.

Tel qu’il est, le récit néanmoins est d’une grande importance. Il montre cette ancienne croyance du combat des deux mondes inférieur et supérieur ; même les Dieux ne doivent pas connaître le secret de la vie future, et la Déesse, qui règle en haut les rapports de la vie, est sévèrement punie pour avoir voulu pénétrer ce mystère[1]. Il est possible que, précisément, cette idée indique la cause pourquoi les rois d’Assyrie ne touchent jamais dans les inscriptions qui les concernent à l’idée de la vie future. Le règne de la Déesse infernale et des Génies est exprimé dans un chant sumérien[2], accompagné heureusement pour nous d’une traduction assyrienne ; sans cela

    les savants qui ont emprunté les résultats de mes recherches. Mais ici le dieu Namtar n’est que le dieu du Jugement ou des Destinées. (Voyez B. M. 8, 7, 15, 18.

  1. (C) C’est la fable grecque de Prométhée enchaîné sur le Caucase et tourmenté par le vautour qui lui ronge le cœur pour avoir dérobé le feu du ciel. (Bonnetty).
  2. Le nom de sumérien est le seul qui suit le nom juste ; tous les efforts tentés, sans arguments, pour introduire le mot faux d’accadien, ne prouvent que l’inanité de ces tentatives. Et, après tout, il ne s’agit que d’un nom.

    Le mot d’Accad, comme le fait deviner le texte biblique (Genèse x, 10), est un terme sémitique, et la langue sumérienne est un idiome touranien. Là-dessus tous les savants compétents sont unanimes ; c’est une forme antique et éteinte d’une langue agglutinante.

    Nous reviendrons sur ces sujets.