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chez les chaldéens

nous ne le comprendrions pas[1]. En voici la traduction :

1. Le jour de l’enterrement dans la plage fatale, l’un comme tous, (littéralement : eux tous).

2. Le jour du malheur, et la veillée qui le suit, l’un comme tous.

3. Le jour du malheur, et la veillée qui le précède, l’un comme tous.

4. Le vengeur, le fils du vengeur, l’un comme tous.

5. Les hommes qui par leurs livres répandent la peste eux tous.

  1. Il est impossible de comprendre un texte sumérien qui n’est pas accompagné de sa traduction assyrienne. Nous ne sommes donc pas de l’avis de notre savant ami, M. Lenormant, et nous regrettons de ne pas pouvoir accepter sans restriction, au sujet du texte, des exorcismes, le passage qu’on va lire :

    « Pour placer immédiatement le lecteur au milieu du monde étrange dans lequel je lui demande de me suivre, je rapporterai en entier les formules de cette tablette, du moins celles que l’on peut interpréter (car il en est encore quelques-unes qui résistent à l’explication), et j’accompagnerai ma traduction de courtes notes. J’ai été précédé dans cette entreprise par M. Oppert, avec lequel je me trouve en complet accord pour la majorité des cas. Cependant celui qui voudra comparer nos deux traductions y trouvera quelques divergences : elles tiennent presque toutes à ce que le savant professeur du Collège de France a traduit sur la version assyrienne, tandis que je me suis attaché à suivre le texte original accadien. Or, la version assyrienne est loin d’être toujours littérale, comme on pourra s’en rendre compte, puisque j’ai noté tous les passages où elle s’écarte de la rédaction primitive. »

    Le sumérien est écrit en grande partie par des idéogrammes (Voir aussi M. J. Duchâteau, sur l’origine des écritures japonaise et sumérienne, Paris, 1873), dont le sens est indiqué par le mot assyrien qui l’explique.

    On ne saurait deviner que tel signe signifie ulcère, fièvre, qu’un autre assemblage de clous veut dire panari, qu’un quatrième caractère a le sens de poumon. Il y a un savant qui s’acharne à prouver que l’accadien n’est pas une langue du tout. Des centaines de bilingues font justice de cette thèse inepte ; mais pour que cette pensée ait pu surgir dans la tête d’un homme même plus paradoxal que judicieux, il faut qu’il ait pu se tromper par quelques phénomènes mal étudiés. Si les Assyriens ont traduit un texte accadien d’une manière quelconque, c’est qu’ils y ont attaché le sens qu’ils proposent. En tout cas, ils connaissaient les cunéiformes mieux que nous ; la preuve en est que j’ai travaillé deux ans sur cette version assyrienne, avant de la comprendre. Si donc on traduit « l’accadien » autrement que l’assyrien, c’est que l’un d’eux est mal rendu. Moi aussi, j’étudie les deux.

    Mais si M. Lenormant n’a voulu parler que de la manière différente de