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mier de tous les péages de la cité, ne voyageait jamais sans avoir trois cents chevaux à sa suite. — L’agriculture était très avancée ; l’emploi de la marne et de la chaux pour amender les terres — invention gauloise ou grecque — avait plus que doublé la fertilité des champs. Ædui calce uberrimos fecere agros[1]. Quant au bétail, il était nombreux et nourri dans de vastes pâtures, situées quelquefois dans l’intérieur même des oppidum.

Cet état de prospérité fut sérieusement troublé dans le siècle qui précéda l’ère chrétienne par les luttes des Éduens avec les Arvernes, les Séquanais et surtout les Germains, appelés par ces derniers.

Les Éduens, trop faibles contre tant d’ennemis réunis, furent écrasés à la bataille de Magetobria, dans laquelle leur noblesse périt presque toute entière. Il fallut livrer des otages, et payer des tributs onéreux pour obtenir la paix. Le druide Divitiacus refusa seul de souscrire à l’humiliation de sa cité, et se réfugia à Rome, où il fut l’hôte de Cicéron. Introduit dans le sénat — il parla debout, à la mode gauloise et par interprète, appuyé sur un bouclier orné de diverses couleurs — qui pour nous était un bouclier émaillé[2]. L’éloquence de Divitiacus n’obtint qu’un médiocre succès. Ce n’est que lorsque les

  1. 1. Ce passage de Pline, quoique postérieur de plus de cent ans à l’époque dont nous parlons, n’en est pas moins probant, car plusieurs des espèces de marne que cite cet auteur ont des noms gaulois.
  2. 2. Voir ce qui est relatif à l’émaillerie gauloise au paragraphe de la Come-Chaudron.