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villes grecques qu’Auguste, après la bataille d’Actium, dépeupla entièrement et dont il transporta les habitants dans d’autres cités, pour les punir d’avoir servi le parti d’Antoine.

En Gaule, la sévérité de la nouvelle administration transforma en peu de temps les populations indigènes et leur fit oublier jusqu’à leur langue[1].

Les anciennes forteresses furent détruites, et les récalcitrants tués, vendus à l’encan, ou transportés en masse.

Les quartiers industriels de Bibracte, les maisons de bois, les ateliers de forgerons et d’orfévres ont été indistinctement brûlés ; les maisons en pierres, plus riches, ont été déménagées. Les matériaux de luxe — tels que les mosaïques — ou simplement utiles — tels que les placages en pierre calcaire — furent partout enlevés pour être employés, sans aucun doute, dans les constructions d’Augustodunum.

La nouvelle capitale fut bâtie — selon l’usage romain — avec une rapidité bien faite pour nous étonner, mais dont la création des cités américaines nous offre encore aujourd’hui l’exemple. « En quelques mois — dit Viollet-le-Duc — les Romains créaient une ville » et il décrit leurs procédés.

  1. Tandis que le fond de la nation française est de race celtique, la langue française n’a conservé qu’un nombre insignifiant de mots qui puissent être ramenés à une origine gauloise. Fait bien étrange et qui mieux encore que l’histoire politique montre combien fut absorbante la puissance romaine, (A. Brachet, Grammaire historique, p. 21.)