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dans cette ruine — est exactement contemporaine de saint Martin. Cette même médaille était aussi la dernière de celles qui accompagnaient l’ex voto de la Dea Bibracte trouvé — comme on sait — au fond d’un puits scellé d’une dalle, dans l’enclos du petit séminaire d’Autun.[1]

Le premier établissement chrétien du Beuvray disparut à une époque difficile à préciser. On sait seulement qu’au douzième siècle, on éleva sur le même emplacement un nouvel édifice, dédié à saint Martin, qui fut ruiné vers 1570 par les soldats de Coligny, et fit place à une chapelle plus petite encore ; celle-ci s’étant écroulée peu d’années avant la Révolution, ne fut remplacée que par une simple croix de bois.

En 1851, un membre de la Société Éduenne se rendant au congrès de Nevers, traversa la route du Beuvray. S’étant détourné quelque peu pour aller visiter le plateau de la Terrasse, il trouva la croix de Saint-Martin gisante sur le sol et brisée par la vétusté.

Les membres du congrès, informés de ce fait, et soucieux de perpétuer le souvenir du passage de saint Martin sur le Beuvray, votèrent par acclamation un crédit pour l’érection de la croix de pierre qui se voit au devant de la chapelle actuelle. Cette dernière fut construite par souscription vingt ans

  1. Ce puits était évidemment une cachette où furent déposés par les derniers adorateurs de la déesse Bibracte les ex voto du temple du Beuvray, lors de sa destruction par saint-Martin.