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rées de deux mètres à l’arrière et de plain-pied à la façade, étaient construites, la plupart du temps, en pisé et en poteaux fixés dans le sol ; les parties enfouies étaient seules en maçonnerie de pierres sans chaux, quelques-unes même cloisonnées avec de simples planches. C’est dans ces réduits, espèces de tannières, où le soleil ne pénétrait que par la porte, quand elle n’était point abritée sous un auvent, que les fabricants de Bibracte exerçaient leurs industries, parmi lesquelles une des plus curieuses est celle de l’émaillerie. Le travail des émaux, qui confine à l’art, apparut pour la première fois au centre de la Gaule, avec des dates certaines, lors des fouilles de la Come-Chaudron, en 1869 ; car, on ne mit point seulement à jour quelques échantillons isolés, mais tout un centre de fabrication, dont les ateliers — comme dans certaines fouilles de Pompéï — n’auraient paru fermés que de la veille, si l’état d’altération d’un grand nombre d’objets n’eût témoigné d’un long séjour au sein de la terre.

Les ustensiles gisaient pêle-mêle, les fours étaient encore remplis de charbon ; à côté de spécimens complétement terminés, on en voyait d’autres à peine ébauchés, d’autres en pleine période de fabrication ; tout autour, des fragments d’émail brut, des creusets de terre, des grès à polir, une quantité considérable de déchets, des bavures, des rognures provenant de la taille ; des coques vitreuses qui conservaient l’empreinte des dessins du bronze, et,