Page:Oppidum de Bibracte - 1876.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 36 —

par-dessus tout, le témoin même des opérations, c’est-à-dire la médaille.[1]

Le procédé, employé par les Gaulois pour émailler les bronzes, diffère peu du travail de la niellure, dans lequel les populations du Caucase ont excellé de tout temps.

Il consistait à graver des traits ou des dessins sur la pièce à décorer, puis à la recouvrir uniformément, sur toute sa surface, d’une couche d’émail dont on enlevait ensuite l’excès, à l’aide de pierres de grès et de polissoirs.

Un assez grand nombre de ces émaux primitifs de la Gaule ont été trouvés au Beuvray et déposés dans les vitrines du musée de Saint-Germain-en-Laye ; ce sont — pour la plupart — des bossettes, des clous-ornements, des fleurons…, etc., en un mot, des objets relatifs à l’attelage et au harnachement, incisés de tailles profondes remplies d’émail rouge.

Les lignes parallèles ou brisées, les chevrons, les feuilles de fougères et les quadrillés qui composent le dessin de ces émaux ont un caractère purement gaulois. L’ornementation est la même que celle qu’on voit figurer sur le bouclier du guerrier gaulois dont la statue est au musée d’Avignon. Il est donc de toute vraisemblance que les couleurs mentionnées par les écrivains et dont nous avons parlé

  1. Voir pour plus de détails l’Art de l’Émaillerie chez les Éduens avant l’ère chrétienne, par MM. J.-G. Bulliot et Henry de Fontenay, Autun, 1875.