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Page:Orain - Au pays de Rennes.djvu/146

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AU PAYS DE RENNES

composés de débris gallo-romains de toute sorte, et notamment de bornes milliaires mêlées à des blocs de granit ou de calcaire de grande dimension.

Lorsque ces bornes furent dégagées et nettoyées, on put constater que l’on se trouvait en présence d’un trésor épigraphique de la plus haute importance. En effet, on recueillit en cet endroit dix-neuf milliaires, ou fragments de milliaires, couverts d’inscriptions en l’honneur de Septime Sévère, Caracalla et Géta, de Maximin et de son fils Maxime, de Postume, de Victorin et de Tétricus le père.

Ces précieux monuments épigraphiques peuvent généralement être datés d’une façon précise : ils représentent une période de près de trois quarts de siècle, de Septime Sévère à Tétricus, c’est-à-dire de l’an 198 à l’an 273 de l’ère chrétienne.

Les bornes milliaires de la rue Rallier sont aujourd’hui la propriété du Musée archéologique de Rennes. Malheureusement, l’exiguité des locaux affectés aux collections d’art et d’antiquité de la ville n’ont pas permis de les exposer à la vue du public, et elles se trouvent reléguées dans un étroit vestibule qu’elles encombrent, sans qu’on puisse les étudier et les examiner à loisir.

Il faut espérer que l’Administration municipale se décidera enfin à mettre à la disposition de la direction du Musée archéologique, (qui le réclame depuis longtemps), un local quelconque dans lequel pourront être exposés non seulement les milliaires découverts en 1890, mais encore les nombreux et intéressants monuments ou