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AU PAYS DE RENNES

œuvre est due au ciseau du sculpteur Lanno, un Rennais, qui, en 1824, obtint le grand prix de Rome.

La statue debout, à l’est, représente Gerbier, d’abord avocat au Parlement de Bretagne et qui, plus tard, conquit à Paris le surnom de l’Aigle du barreau. Ce fut à l’occasion d’un procès célébre dans lequel l’abbé de Clairveaux fut condamné à payer 120 000 livres de dommages-intérêts à une veuve dont le mari avait été séquestré arbitrairement. Cette statue est de Molchnet dont les débuts à Nantes eurent un très grand succès.

Enfin la quatrième statue représente La Chalotais faisant pendant à Gerbier. L’illustre procureur général, ne pouvait être oublié dans la décoration du palais de l’ancien Parlement dont il avait été l’une des gloires. Sa statue est l’œuvre de Suc, un artiste Nantais.

Les sommes versées par la ville de Rennes pour l’érection de ce monument s’élevèrent à 2.350.000 livres environ, sans compter les charrois, qui furent presque tous faits par corvées ; aussi le Palais de Justice est non seulement un splendide édifice, mais son intérieur est décoré avec un luxe inouï : Partout l’or recouvre les sculptures fouillées dans le chêne, et les plus riches peintures ornent les lambris.

On ne peut qu’admirer les vastes dimensions de la salle des Pas-Perdus et les sept grandes fenêtres qui l’éclairent. La porte principale, qui remonte à 1726, est décorée de belles boiseries et d’un