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troupes. C’étaient deux officiers français, l’un Monsieur Ventura, Italien de naisance, l’autre Monsieur Allard. Tous deux avaient quitté l’Europe pour chercher fortune en Orient, lorsque la sanglante défaite de Waterloo eut ruiné les espérances de la jeunesse militaire de France. Ils avaient déja été employés en Perse, mais ne pouvant accepter le grade inférieur qu’on leur avait offert, ils étaient bientôt partis pour Lahor à travers le Candahar et le Caboul. Randjit Singh soupçonna d’abord leurs motifs, il ne pouvait comprendre ce qui avait pu engager deux jeunes gens à quitter leur pays natal et à venir si loin. Il ne pouvait se persuader que le désir d’entrer à son service fût un motif suffisant d’entreprendre un tel voyage. Ils avaient exposé leur demande verbalement et reçu quelques réponses en persan, mais cela était loin de satisfaire ce prince soupçonneux. Il leur demanda donc d’écrire leur demande dans leur langue maternelle et s’étant ainsi procuré une lettre écrite en français, Randjit Singh l’adressa à son agent à Loudiana pour qu’elle lui fût traduite et renvoyée ensuite.