Page:Origine et progrès de la puissance des Sikhs dans le Penjab, et histoire du Maha-Radja Randjit Singh.djvu/90

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l’extérieur. Lorsqu’on avait recours au tchara, il était d’usage que le chef ou la personne qui le réclamait payât une roupie par kathi, ou par selle. Dans les autres cas le service était gratuit ; le pillage était la seule récompense qui indemnisât ceux qui s’étaient rangés sous l’étendart du chef. La vie passée et les habitudes des Sikhs leur avaient ôté tout scrupule sur le rôle, la conduite ou le caractère de leurs associés. Les plus grands criminels étaient admis dans leurs rangs, et c’était un point d’honneur de ne jamais rendre les réfugiés qui étaient venus leur demander asile, quel que fût le crime qui leur fut imputé. Aussi la pratique du gaha, c’est-à-dire l’usage de se faire justice par soi-même autant qu’en ayant recours aux autorités, était-elle fréquente chez les Sikhs ; aussi chaque propriétaire de village entourait-il sa propriété d’un mur et d’un fossé ; aussi dans les villes ou places occupées en commun, les maisons des associés et de tous ceux qui étaient exposés à la cupidité ou aux passions haineuses des autres étaient-elles bâties comme des forteresses, et souvent une espèce