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HENRI CORNÉLIS AGRIPPA

P.-S. — Les lettres que vous aurez à m’écrire, envoyez-les à l’adresse du Révérend Seigneur le Cardinal Légat Campegio. C’est mon unique Mécène, et, sans lui, je serais devenu la proie de cette bande haletante, je veux dire dorée, de loups ravisseurs. Adressez vos lettres à son économe, que l’on appelle vulgairement le Maître d’Hôtel. Une seconde fois. Adieu.


LIV
Agrippa au Cardinal Campegio.

Bruxelles, 21 août 1531.

Attendu qu’il y a trois jours, homme des plus illustres, qu’au mépris de votre autorité, au mépris de la décision prise par le Conseil privé de l’Empereur tout entier qui avait fait défense à Alexis Falco[1] de rien entreprendre contre moi avant quinze jours révolus, ce dernier, ne tenant aucun compte de tout cela, m’a fait jeter ce matin en prison par les agents de la force publique de Bruxelles, qu’avec son acolyte Jean Platus, accompagnés tous les deux d’une foule de satellites, gens tarés et sans aveu, il a attenté à ma liberté ; qu’en le faisant et en déployant une violence coupable contre moi il a outragé Votre Éminence et foulé aux pieds le respect que l’on doit aux décisions du Conseil privé de l’Empereur et à la Majesté du Sénat, je vous demande justice. Pour l’attentat fait contre votre décision, vengez-le, punissez-le quand vous voudrez ; mais pour moi il me faut un prompt remède. Je vous appelle donc à mon secours ; puisque vous le pouvez, veuillez aussi me prêter l’appui de votre autorité. Délivrez-moi de cette prison injuste tenez compte que j’ai perdu ma fortune non par mes fautes, mais par mes vertus. Aucun crime, aucun attentat, aucune action répréhensible, aucune loi, aucune justice, aucune équité n’ont causé ma perte. Je suis victime de l’ingratitude de César et de la négligence de ses conseillers.

Adieu.


LV
Un ami à Agrippa.

Bruxelles, 21 août 1531.

Je me suis permis d’aller trouver le R. Panormitain, qui m’a toujours paru bien disposé pour moi et, en même temps, appréciateur de votre

  1. Créancier d’Agrippa.