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SECONDE PARTIE


EXTRAITS ANNOTÉS ET TRADUITS
POUR LA PREMIÈRE FOIS DU LATIN
par M. JOSEPH ORSIER
DE LA
Correspondance de Cornélis Agrippa
AVEC SES AMIS ET LES PERSONNAGES DE SON TEMPS.




I
Henri Cornélis Agrippa à Landolphe.


Avignon, 9 février 1509[1].

Je serais bien allé vous trouver à Lyon, mon cher Landolphe, mais les différents voyages que je viens de faire ont épuisé mes ressources. Nous sommes retenus à Avignon, où nous continuons à travailler jusqu’à ce que nous nous soyons procuré de nouveaux fonds qui nous permettront de partir. Mais, puisque vous me demandez des détails sur cette tragi-comédie qu’on appelle notre vie, je ne vous les marchande pas. Vous savez déjà qu’après la prise de la Citadelle Noire, prise à laquelle mes engins de guerre ont beaucoup contribué, nous avons été préposés à la garde de la Vallée-Ronde. J’y allai donc avec Janot et là nous perdîmes beaucoup de temps, au péril de notre vie, péril renaissant chaque jour, la population qui nous entourait nous étant souverainement hostile. Nous nous décidâmes enfin à prendre une plus sage résolution (il s’agissait de surveiller les

  1. Cette lettre romantique est une véritable énigme de noms de localités, de personnages et de péripéties. Conf. dans Prost. tome II, p. 467, la lettre de l’académicien espagnol Don Manuel Milà y Fontanals sur les problèmes topographiques que soulève ce document d’Agrippa.