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1^ LE SYiMBOLISME <^ -

et, malheureusement, parmi tant d'autres belles œuvres, ce Conseil Falot qu'il a trop suivi :

Bois pour oublier, L'eau-de-vie est une Qui porte la lune Dans son tablier.

Hélas ! il n'était que trop vrai et plus tard le poète put dire sans mensonge, dans un moment de désespoir :

Ah! si je bois, c'est pour me saouler, non pour boire.

Les cénacles se tenaient dans des cafés : on y buvait terriblement et les « tournées » offertes par des dis- ciples enthousiastes détruisaient le corps et l'esprit du poète qu'ils admiraient, menaient leur dieu dans le ruisseau.

Toujours hanté parle souvenir de sa femme et de ce fils dont la privation lui était cruelle, il écrivit Louise Leclerc, puis les Mémoires d'an veuf ou il plaide encore sa cause, toujours sans succès.

En 1888 parut Amour, où se trouve le reflet de sa tentative de vie rurale avec mille détails champêtres qui donnent à sa poésie un caractère merveilleux de vie, un frémissement printanier.

Les fleurs des champs, les fleurs innombrables des champs, Plus belles qu'un jardin où l'Homme a mis ses tailles, Ses coupes, et ses fleurs à lui — les fleurs des gens Brillaient comme un tissu très fin dans l'or des pailles Et, fleurant simple, étaient au vent sa crudité