Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/110

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l'épouser d'un cœur intrépide, retrouve les mots du terroir pour ses prières repentantes.

Il montre la douceur de la lune (( clairtive » gui- dant les bergers à la crèche et des comparaisons lon- guement ressenties viennent embaumer ses beaux vers, tel cet Agnus Dei :

L'agneau cherche l'amère bruyère, C'est le sel et non le sucre qu'il préfère. Ses pas font le bruit d'une averse sur la poussière.

C'est ici qu'il faut s'arrêter. Malgré quelques vives Epigrammes, de magnifiques Dédicaces et de curieuses Invectives, ce n'est plus Verlaine. Ne retenons qu'un vers, dans un sonnet à Gabriel Vicaire, qui explique toute sa vie :

Plaignez-moi, car je suis mauvais et non méchant.

Il faut lire Mes Hôpitaux pour voir sa lamentable vie, son Voyage en France pour y retrouver le pauvre Lélian, dès qu'aucune influence ne le sépare de lui- même et ses Quinze jours en Hollande. Ainsi nous le connaîtrons mieux. La fin de sa vie se passe de cabaret en hôpital, contraire à tout ce qu'il souhai- tait, sans jamais posséder ce foyer amical qu'il a sans cesse poursuivi, qui l'eût peut-être sauvé. Peut- être, au moment de Sagesse, si une main pieuse eût accueilli tendrement la brebis égarée, eût-on remis le poète dans une bonne voie définitive. Il n'était pas

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