Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/141

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Non, fdut riii(Mul(> est lurcli.'inl Hors le ciL'ur des roucliants,

Tir-lan-laire !

El ma mère. Et j' veux aller là-bas Fair' dodo /.'avec clic. Mon cœur bat, bat, bal: Dis, Maman, lu m'appelles?

C est cette incomparable simplicité que la plupart (les imitateurs du poète mort à 27 ans n ont pas su voir, ni son àme délicieuse. Ce qu'on a vu, c'est que, dans ses notations brèves et parfois un peu clier- cbées, il a pu prendre avec la prosodie des licences qui seraient impardonnables chez un autre, mais il est des grâces auxquelles on ne peut que tout pardonner.

Dune famille bretonne implantée en Bigorre, Laforgue naquit, de par les hasards d'un voyage, à Montevideo, le 22 août 1860. Son adolescence se forma dans Tarbes ; puis, dès qu'il se sentit hors de page, il s'en vint conquérir Paris, mais il y vécut très modestement, pour n'être pas à charge aux siens. L'amitié de ^L Ephrussi lui procura une situation lucrative et relativement indépendante en Allemagne, comme lecteur de l'impératrice Augusta. Par une de ces coïncidences qui accablent les âmes délicates, Laforgue apprit tout ensemble la mort de son père et cette nomination. Il en eut le plus grand chagrin : sa fnère déjà était morte, et il se sentait profondément orphelin. Sa correspondance avec sa sœur est pleine