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-= ^^ LE SYMBOLISME ^ ^

de choses exquises, d'une âme puérile, spontanée, tourmentée du scrupule de ne peiner personne. Quand il se laisse aller, il a des mots d'enfant ; et qu'était-il autre chose ? Il s'étonne et s'afflige, arrivé à son poste, de ne voir, en pays allemand, « que des boutiques allemandes », et quand les nécessités de son emploi l'amenèrent à Strasbourg, la vue des soldats allemands « faisant V exercice » dans cette ville à jamais française lui fut un déchirement de cœur.

Dès l'âge de 20 ans, il écrivit à la Chronique des Arts et de la Curiosité, à la Gazette des Beaux-Arts sous la direction de M. Ephrussi (ce qui amena son voyage en Allemagne), à la Revue Indépendante, au Décadent d'Anatole Baju, à la Vogue, au Symbolisme, à la Vie Moderne, au Figaro sous le pseudonyme de Jean Vieu.

Après cinq ans d'Allemagne, il connut celle qui devait être sa femme, Miss Leah Lee, et vint s'établir à Paris, rue BerthoUet, dans un milieu étincelant d'esprit et d'intelligence, avec les Gros : Charles Gros, l'auteur du Coffret de santal, qui inventa le phono- graphe et la photographie en couleurs; Antoine Gros, médecin, qui écrivit un volume de philosophie : le Problème, oh tout est rare et à méditer ; Henri Gros, depuis directeur de l'Ecole de Sèvres, mais qui ne rêvait alors que de reconstituer les pâtes de verre égyptiennes et la peinture à l'encaustique des anciens. Il en avait écrit un volume en collaboration avec