Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/163

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.le sais hioii, il v u des vers de l'A j)icds ; mais Théodore de Haiiville, 1 inipeccahlc, ne les a-l-il pas essayés? Il y en a même nn de i .") : Moréas admet le vers libre. « En outre », pour parler comme le poète, il y a l'énumération des tlenves lointains. Elle n'a rien qui puisse choquer des lecteurs à qui Victor Hugo en a montré bien d'autres.

On trouvait encore dans ce volume fùione au clair visage, cette histoire d'un amour inavoué par pudeur et que termine ce paysage d une couleur suavement blonde :

Fier printemps ravisseur, (juc tu m'as abusé, Et de quels (aux semblants tu m'as le cœur brisé ! L'iiirondellc à présent vers la mer s'est enfuie, Le cri de l'échassler nous ramène la pluie, Le prudent laboureur qui songe à ses guérets De la cognée abat, dans les tristes forêts. L'yeuse qui répand à terre son feuillage. Automne malheureux, que j'aime ton visage!

Quoi de plus classique, sinon cette Invocation puisée aux Sylves qui parachèvent le volume :

Déesse aux yeux d'azur, Minerve glorieuse, Tritogéni', I^allas, pudi(|ue, ingénieuse Protectrice Athènè qui maintenant habites Où ma Seine, en flottant, sa course précipite. Fais que l'intègre voix qui de ma lyre sonne. Ayant vaincu le temps, d'âges en âges donne Aux femmes la douceur, aux hommes un cœur pur. Ainsi je te salue, ô vierge aux veux d'azur.

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