Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

-= ^ LE SYMBOLISME <^ -

Haynaud que nous empruntons ce sonnet : il montre à quel point Moréas fut le centre du mouvement auquel son nom est attaché. Il donne aussi le cadre où ce mouvement se produisit. Ce fut, en 1891, au Café de l'Avenir, place Saint-Michel, en face de l'ac- tuel Café du Cadran, que fut promulguée l'Ecole Romane. Le lieu était bien choisi, tout au moins par son nom et la compagnie qui le fréquentait : là se réu- nissaient déjà les Zutistes et les Hydropathes, ceux-ci s'enorgueillissant de Charles Cros et de Goudeau.

Un manifeste fut élaboré qui parut dans le Figaro. Les sept étoiles de la nouvelle Pléiade y participèrent : Jean Moréas, Ernest Raynaud, Maurice du Plessys, Raymond de la Tailhède, Lionel des Rieux, Charles Maurras et Hugues Rebell. Le but du groupement était d'en finir avec le Naturalisme aussi bien qu'avec le Symbolisme : tous deux étaient les produits du Romantisme, contraire au pur génie français, au clair bon sens de notre race. Il fallait (( renouer la chaîne gallique » et rompre en visière, au nom de la France éternelle, à tous contradicteurs, aussi bien lakistes anglais que romantiques allemands.

Ce fut un vacarme superbe : car tout le monde à la fois se sentit attaqué par ces jeunes hommes, déjà connus, quelques-uns presque célèbres, qui ne vou- laient rien devoir qu'au fonds même du pays qu'ils représentaient. Il ne fallait pas non plus les accuser d'avoir agi sans connaissance de cause. Si Jean Moréas

-^vil-gîJ l5o cî§'>^