Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/169

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avilit rté l'un des luaîlrcs du Svinboiisnu', La Tailhède ijulllalt les Parnassiens dans le temps que son Hclio- (jalxfle, conforme aux règles les plus strictes, parais- sait dans leurs revues. Ernest llaynaud et Du Plessys — le premier l'un des fondateurs du nouveau Mercure de France — sortaient, non sans fracas, du Décadent, où ils avaient tenu le sceptre, conjointe- ment avec Anatole liaju. Charles Maurras et Lionel des l{ieu\, tous deux Provençaux et félibres, appor- taient 1 appointdesidées régionalistes, si profondément françaises. Kebell parachevait le nombre fatidique.

Les disparates étaient innombrables entre ces hommes dont T union d'esprit s'est maintenue toujours par le lien d'une foi commune et leur amour du pur langage. Du Plessys, d'une élégance raffinée, faisait ressortir la rusticité volontaire d'Hugues Rebell, qui cachait sous une timidité apparente une singulière acuité de vision. Il l'a bien montré dans ses romans ; mais il était alors l'auteur des Chants de la pluie et du soleiL poèmes en vers libres, d'une curieuse musica- lité et d'une couleur violente. Maurras discourait sur le retour à la tradition avec la même abondance d'ar- guments sévèrement choisis et la même intuition vive qu'il a depuis lors apportées à ses théories d'Action française. Sec et noir, il contrastait avec Raymond de La Tailhède. rougissant comme un grand bébé. Moréas disait des vers, à son accoutumée. Ernest Raynaud l'écoutait, un regard bon et malin dans sa