Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/182

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-= ^ LE SYMBOLISME ^ =*

La foi dans l'avenir fortifié par le passé n'a point quitté les survivants de la Pléiade, ni ceux qui sont venus vers eux. Le sonnet de Du Plessys témoigne de son art toujours vivant et de sa puissante maîtrise. Raymond de la Tailliède, dans son Quercy natal, pré- pare des drames antiques : Ajax dont nous avons déjà quelques beaux vers, Orphée et Prométhée. Charles Maurras porte dans la politique des vues nettes, d'une sagacité prophétique, comme il l'a montré par Kiel et Tanger. Lionel des Rieux, l'amou- reux Chénier d'à présent, le joaillier des Neuf Perles de la couronne, a disparu de ce monde dans la moisson de deuil et de gloire dont notre France est couronnée. Qui l'eût dit, ce soir-là, dans les Champs-Elysées, quand il recevait Moréas avec faste dans sa maison et qu'une lecture à'Iphigénie réunissait l'Ecole romane, Maurice Barres, Berthelot, Paul Souday, tant de nobles poètes et de charmantes femmes ! Il avait appelé la gloire d'un cœur intrépide, elle a répondu autrement et mieux encore qu'il n'avait demandé.

Pourtant je sais, je sens, ô déesse farouche.

Que mon nom doit un jour s'envoler de ta bouche

Aux quatre vents des cieux. Qu'un jour je te tiendrai soumise à mon caprice Et que tu prêteras ton aile inspiratrice

A mes désirs audacieux.

Ernest Raynaud, dans ce paisible Montrouge qui le faisait jadis voisin de Moréas, continue l'œuvre

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