Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/29

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d'œuvre du maîlrc. Quand le cénacle des « Mardis de la rue de Rome » lui formé, Mallarmé sortit de moins en moins. Peut-cMre létroitesse de sa vie lui pesait- elle : il ne s'en ouvrit jamais à personne. Il était fort secret, distant, amène cependant, d'une afTahilité parfaite, mais sans familiarité aucune. Personne moins que lui ne fut a camarade » dans le sens tu- toveur et vulgaire qu'on donne à présent à ce mot. M. Tliibaudet. qui nous a donné une solide étude sur la Poésie de Mallarmé, nous le décrit excellem- ment. (( Il a vécu dans le rêve pour ne gêner per- sonne, respectueux du motif commun, en tant que façon d'y montrer de l'indifférence. »

Et plus loin : « Le voici dans sa petite taille qui le fiiit discret, derrière la fumée du tabac qui le fait lointain ; de ses longues paupières, des portières vivantes, mouvantes ainsi que sous une main, qui der- rière son rêve l'isolent, glisse et luit, pour vous seul, dirait-on, ce long regard de fleur assombrie, pen- sive. ))

On découvre une âme charmante à lire le très peu de lettres que l'on a publiées de lui. Celle à Pierre Louys, au moment de la cinquantaine, est délicieuse de joie ingénue. Cet homme qu'une cour de poètes entourait d'adoration s'étonne de se voir fêté : (( Com- ment avez-vous ainsi pensé à une date ? » Il y puise un fugace moment de confiance : « Il (le sonnet de Pierre Louys) me réconforte parce que mes noces